|
SOSPEL | Un récent Cahier des Alpes-Maritimes que nous avons consacré à la restauration de l'orgue de Sospel avance les derniers acquis de la recherche, qu'il suffit d'esquisser ici brièvement :
D'un orgue ancien nous conservons le sommier. Cette vénérable secreta, réalisée selon la technique péninsulaire traditionnelle - bloc de noyer défoncé pour les gravures - est fort large : trois pièces de noyer la constituent, rassemblées à plat-joint avec ferrure de renforcement. Conçue pour 50 notes (octave courte, mais étendue jusqu'au Fa), elle portait les jeux de fond habituels, le ripieno jusqu'à la XXIXa, une flûte de 4', une Voce Umana, une Cornet III, un petit jeu d'anches. La table étonne par son épaisseur (environ 28 mm) à peu près équivalente à la profondeur des gravures. La facture semble rustique : gravures quelque peu équarries, perce cavalière, forme des trous peu soignée, grains d'orge parfois très près des trous. L'orgue a dû connaître des problèmes d'étanchéité... On note les traces de modifications successives.
En 1832, l'orgue se trouve in pessimo stato. Nous supposons divers travaux en 1834 ou 1835, travaux simplement dilatoires puisqu'un appel d'offres de la Fabrique suscite un projet de Meyer, un devis anonyme toscan, et le devis de Nicomède Agati, qui signe une convention avec la Fabrique le 16 janvier 1842, pour un montant de 6000 lire.
En 1891, Francesco Vittino pose un sommier complémentaire de 6 notes, et porte l'étendu à 58 notes, déplaçant la coupure de Fa/Fa 4 à Do # /Ré, modifiant sensiblement l'esthétique des Agati. Les paiements consignés -dans les budgets paroissiaux de 1891 et 1892 sont respectivement de 1499,55 F et de 500 F, soit ainsi un total de 1999,55 F, qui ne correspond à aucun des projets de Vittino. Vittino préférait une réfection radicale : l'orgue étant d'un ottimo autore, je serais sûr de réussir un travail digne de votre superbe église à l'entière satisfaction des commanditaires et des hommes de l'art (lettre du 27 juillet 1890).
|
| |
|
|
|
|