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BREIL | Sans aucun doute, Breil jusqu'en 1906, détenait dans le Comté de Nice, le record du nombre d'orgues par habitant ! L'inventaire alors dressé des biens dépendant de la Fabrique ne compte en effet, pas moins de trois orgues. Celui de l'église paroissiale, celui de la Chapelle Sainte-Catherine, et celui, disparu, de la chapelle de la Miséricorde. Restent aujourd'hui deux orgues, dont nous n'avons pas encore percé tous les mystères. L'orgue de la chapelle Sainte Catherine parlera sans doute davantage après sa restauration ! le panneau de tirage de jeux a conservé les étiquettes d'origine, et la composition s'établit comme suit : Principale 8' basso, et soprani, Ottava, XV°, Ripieno, Ripieno, Ottavino, Fluta soprana, Flauto in ottava, Tromba soprana, Fagotto basso, voce umana, Campanelli, Ruolo (? étiquette en partie arrachée).
Le style général de l'instrument, la graphie des étiquettes ne semblent pas antérieurs au XIXe siècle. Mais la surprise vient d'un beau clavier dont les marches sont plaquées d'ébène ! Surprise organologique de taille, et sous un double point de vue : d'une part la facture péninsulaire d'orgues et de clavecins préfère toujours le buis, ou quelque bois fruitier, mais il s'agit bien ici d'un orgue italianisant, de l'autre les claviers aux marches plaquées d'ébène disparaissent à la fin du XVIIe siècle.
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| Seconde énigme : quel orgue a-t-il précédé l'instrument donné par Stefano Revelli sur la tribune de l'église paroissiale ? Celui qui se trouve actuellement dans la chapelle Sainte-Catherine ? Le même Joseph Meyer, qui l'a construit, ou réparé, en 1836, pourrait avoir mené les opérations de son déménagement comme l'installation du nouvel orgue où nous trouvons son étiquette imprimée : Meyer, facteur d'orgues et de pianos, Nice. Mais n'oublions pas l'instrument que l'inventaire de 1906 décrit dans la chapelle de la Miséricorde.
Cependant, la délibération par laquelle la Fabrique se réjouit de la générosité de Stéfano Revelli porte que l'absence d'un orgue constitue un vide en cette église, vide ressenti par tous, et que l'on n'aurait pu remplir avant longtemps. Délibération datée du 20 décembre 1860, le curé faisant part de la lettre envoyée de Turin par Stefano Revelli le 5 décembre - alors que dans le Bilancio pour 1859, approuvé le 4 juillet, la Fabrique inscrit 410 lire comme spese preliminari per l'organo, somme effectivement dépensée comme l'atteste le budget de 1860 - approuvée le 9 avril - qui porte quant à lui 250 lire pour les spese iniziative per l'organo - Que penser ?
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