LA COIFFE

Cette vielle a été répertoriée lors d'un travail de Jean Loup Fontana, Michel Foussard, Michel Graniou et Michel Bianco sur la vielle à roue dans les Alpes du sud. Un inventaire précis, qui a donné lieu à une exposition et à son catalogue.

  • Collection privée, Alpes-Maritimes.
  • Anonyme, originaire de Peone, acquise avec un lot d'objets montagnards dans une maison de village.
  • Une carte de visite collée au dos :
Arthur Mallaussena /Avocat / Député des alpes maritimes / Membre du Conseil Général.



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Description


Etendue : 2 octaves sol-sol sans dernier fa dièse.
2 chanterelles, 2 x 2 bourdons (?).
Forme en guitare faiblement cintrée, avec allongement notable vers le pied.

Deux éclisses de noyer.

Le fond d'une pièce, d'un très beau noyer, porte les traces de coups d'outils ayant un peu ripé. Un grattoir mal affûté a laissé des rayures, et le passage maladroit d'une scie a provoqué l'éclatement dissimulé par: la carte de visite du député Mallaussena. On observe diverses déformations, de même que quelques cassures côté clavier.

Table plane de noyer, d'une pièce, fendue le long du boîtier côté trompette. Les ouïes suivent des motifs tracés au compas sur lesquels se répartissent 17 trous. Sous le boîtier, trois petits orifices circulaires en enfilade. La table déborde très nettement des éclisses suivant un parti qui semble délibéré. Des traces de grattoir (le même outil qui a travaillé sur le fond, bien reconnaissable par la disposition des rayures) se remarquent le long du boîtier côté trompette.

Cliquez pour agrandir l'imageTête et chevillier dans un seul bloc de noyer. Les joues suivent un dessin rectiligne sans aucune concession à la fantaisie et restent vierges de tout décor. L'avers porte deux traits de trusquin pour l'alignement des chevilles.
Quatre chevilles de sorbier (?), le chevillier se trouvant disposé pour six chevilles ; mais peut-être l'instrument n'a-t-il connu que deux ou plus vraisemblablement, trois bourdons.
Deux petites oreilles de noyer, marquées de deux crans côté trompette, d'un seul côté clavier.
Boîtier de noyer. Le sillet a disparu. Les champs et les faces externes portent les traces de marquage pour le clavier.
Couvercle de noyer, légèrement évidé au revers. Deux annelets réunis par du fil de fer constituent les charnières (l'une d'origine, l'autre en remplacement). Pas de fermoir.
Le clavier n'a conservé que les treizes marches de buis, sans imbrication, toutes les feintes manquant. Les sautereaux se trouvent aujourd'hui collés.
Le chevalet des chanterelles a disparu. Un chevalet de bourdon subsiste côté clavier, l'autre manque.
Le cordier, de même bois que la roue, suit un élégant contour phalloïde. La cheville de trompette est en buis.
Roue de sorbier (?). La réparation d'une fente a conduit à l'inclusion d'une clavette. Poignée de manivelle en buis tourné, de belle facture. Cache-roue de noyer. Butée de cache-roue de même essence que les chevilles et la roue (sorbier ?).
Deux boutons d'attache de sangle en buis, l'un sous le chevillier, l'autre au pied côté clavier.
Deux attaches de bourdons : une petite clef de buis côté trompette, une petite fourche côté clavier ne pouvant recevoir qu'un seul bourdon.
Le couvercle du clavier comme les butées de cache-roue sont teintés de noir. On relève des traces de vernis sur la tête et, peut-être, sur les éclisses tandis que le fond se trouve ciré.


Assemblages

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  • Table-éclisses : colle et clous. On relève d'anciennes traces de clous (tablage et fontage ?).
  • Fond-éclisses : colle.
  • Tasseaux-table et fond : colle.
  • Tasseaux-éclisses : colle et encastrement.
  • Chevillier-boîtier: feuillure, colle et clous d'origine.
Les oreilles se trouvent encastrées dans la feuillure du chevillier côté base et l'extrémité du boîtier. De petits taquets de renfort paraissent ultérieurs.
Fixation du cordier par une plaque de métal coudée clouée au tasseau, l'axe de la roue la traversant. Dans sa partie supérieure, deux trous reçoivent le fil de fer, qui tient le cordier.
  • Axe de la manivelle : filetage.
  • Bouton-ferronnerie : matage.
  • Dans la traversée du tasseau, l'axe passe par une bague de métal.



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Structure interne


Tasseaux de noyer. Un tasseau de noyer renforce également l'éclisse sur toute sa hauteur au niveau du bouton de sangle.
Ni contre-éclisses, ni renforts d'éclisses.
Une barre de fond, de résineux brut de scie, même sur la face de collage, à la taille.
Un petit taquet de renfort (pour faciliter le collage ?) côté trompette. Une planchette de résineux de récupération, entre la roue et le pied, occupe toute la hauteur des éclisses et se trouve collée à la table  avec le renfort d'un clou côté clavier. Deux encoches l'ajourent du côté des éclisses comme sous la table de part et d'autre de l'axe, ainsi que trois trous dans la partie médiane et deux réserves triangulaires à sa base. Deux clous la fixent aux éclisses.
Du côté boîtier, une planchette légèrement arquée, collée à la table, descend à mi-hauteur des éclisses auxquelles deux clous la fixent. On notera que le trou réservé pour l'axe de la manivelle est d'un plus grand diamètre que ce dernier.
Un fil de fer tressé relie curieusement les éclisses à la taille (une attache côté clavier, 2 attaches côté trompette).


Mesures en (mm)

Longueur hors tout sans la manivelle 648
Longueur du fond sans la manivelle 470
Largeur du fond à la tête 182
Largeur du fond à la taille 162
Largeur du fond au talon 248
Barre de fond (fil de travers)
Longueur 153,5
Largeur 17
Hauteur 8
Hauteur de la caisse à la tête 96
Hauteur de la caisse au pied 103
Diamètre de la roue 135
Largeur de la bande de frottement 13,5
Longueur de corde vibrante de la chanterelle 328
Longueur de corde vibrante des bourdons 359
Epaisseur de la table entre 2,6 et 3
Epaisseur des éclisses 2
Epaisseur du fond autour de 3,4
Diamètre de la chanterelle 0,90
Diamètre du petit bourdon (boyau filé) 0,80
Poids 1620 g
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Les instruments-vielle